le 11 novembre 1918, c’est la fin de la grande guerre, le retour de la Paix.
C’est aussi, et peut-être, surtout la renaissance de l’espoir chez tous ceux, militaires et civils, qui ont subi les dommages, les destructions, les massacres, les privations.
Cet espoir est partagé par une grande partie du monde. S’y ajoute l’espoir d’une vie meilleure pour tous ces combattants dits « indigènes ». 600 000 soldats issus de nos colonies sont partis dans le froid et la boue en rêvant, parce que cela leur avait été promis, de devenir des citoyens français.
Ils ont été rejoints par plus de 200 000 civils pour venir remplacer dans les usines d’armement et sur les chantiers les hommes partis au front. Les femmes ne suffisaient pas, elles qui suppléaient déjà le manque de bras dans les champs, les usines, les administrations.
C’est à ces hommes que la France et ses citoyens ont fait appel pour aider à gagner les batailles, en particulier la Marne, Verdun, et finir par gagner la guerre. Ces hommes qui ont souffert du froid, de la peur, de blessures dans leur chair. C’est à ces hommes et ces femmes qu’il a été demandé de suppléer le manque de bras, dans nos villes et nos campagnes.
Ils n’étaient pas des « citoyens français » ; seulement des « sujets » de la France, comme nous étions, avant la république, sujets du roi. S’ils sont partis si loin de chez eux, c’est certes parce que pour certains ils n’avaient pas le choix, mais c’est aussi pour beaucoup par espoir et croyance. Espoir de devenir « citoyens » français et croyance en la parole de la France.